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Risques de chaleur au travail : ce que les employeurs doivent anticiper dès juillet 2025

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Dans le cadre de la Semaine de la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT), les enjeux liés à la prévention des risques professionnels sont à l’honneur. Cette année, la question de l’exposition à la chaleur prend une dimension particulière : à compter du 1er juillet 2025, une nouvelle réglementation entre en vigueur pour protéger les salariés face aux épisodes de chaleur intense. Ce nouveau cadre légal impose aux entreprises, quelle que soit leur taille, de repenser leur organisation et leurs moyens de prévention.

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Pourquoi cette réforme maintenant ?

La France a connu plus de 30 vagues de chaleur depuis 2015, un phénomène qui tend à s’intensifier et à s’étendre à des périodes plus larges (mai à septembre). Le travail en extérieur, mais aussi dans des locaux mal ventilés ou mal isolés, expose de nombreux salariés à des risques pour leur santé : coup de chaleur, déshydratation, accidents liés à la fatigue ou baisse de vigilance.

Face à ce constat, le gouvernement a adopté le décret n°2025-482 du 27 mai 2025, qui modifie le Code du travail pour intégrer l’exposition à la chaleur comme un risque professionnel à part entière, au même titre que le bruit ou les produits chimiques.

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Ce que dit la nouvelle réglementation

Plusieurs articles du Code du travail sont modifiés ou ajoutés pour rendre la prévention plus explicite et obligatoire.

Article R. 4223-13 (nouveau) :

« Les locaux fermés affectés au travail sont, en toute saison, maintenus à une température adaptée compte tenu de l’activité des travailleurs et de l’environnement dans lequel ils évoluent. En cas d’utilisation d’un dispositif de régulation de température, celui-ci ne doit émettre aucune émanation dangereuse. »

Autrement dit, le simple ventilateur ne suffit plus : il faut penser en termes de confort thermique et de sécurité.

Article R. 4463-2 (nouveau) :

« L’employeur évalue les risques liés à l’exposition des travailleurs à des épisodes de chaleur intense, en intérieur ou en extérieur. »

Cela signifie une intégration explicite dans le DUERP (Document Unique), y compris pour les postes sédentaires.

Article R. 4463-4 :

« En cas d’épisode de chaleur intense, une quantité d’eau potable fraîche suffisante est fournie par l’employeur. Il prévoit un moyen pour maintenir au frais, tout au long de la journée, l’eau destinée à la boisson, à proximité des postes de travail. »

Les glacières et fontaines mobiles deviennent donc des équipements incontournables pour de nombreux métiers (BTP, agriculture, événementiel…).

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Quelles entreprises sont concernées ?

Tous les secteurs d’activité sont concernés, mais les obligations seront plus lourdes pour :

    • les métiers physiques et extérieurs : bâtiment, voirie, espaces verts, agriculture, nettoyage urbain ;
    • les activités en intérieur peu ventilé : entrepôts, ateliers, cuisines, laveries, blanchisseries ;
    • les environnements chauffés artificiellement : verreries, fonderies, usines agroalimentaires…
Cas concret :

Un employé de restauration dans une cuisine mal ventilée, sans pause régulière et sans accès à de l’eau fraîche, peut souffrir d’un coup de chaleur, entraînant une incapacité temporaire, voire un accident grave. L’entreprise peut être tenue responsable si les mesures de prévention sont absentes.

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Quelles actions concrètes mettre en œuvre ?

Voici les mesures attendues dès juillet 2025, organisées en 5 axes d’action.

1. Évaluer le risque chaleur

Intégrer ce risque dans le DUERP, à partir de situations concrètes :

  • pic de chaleur >33°C
  • travail en plein soleil
  • efforts physiques prolongés
  • équipements de protection lourds (casques, combinaisons…)
2. Adapter l’organisation du travail
  • Aménager les horaires (tôt le matin, pause méridienne prolongée…)
  • Alléger les cadences ou reporter certaines tâches
  • Prévoir des rotations pour les postes à forte exposition
3. Aménager les postes de travail
  • Créer des zones d’ombre ou rafraîchies (barnums, ventilateurs industriels, brumisateurs…)
  • Utiliser des matériaux réfléchissants sur les chantiers
  • Optimiser la ventilation des locaux
4. Assurer l’accès à l’eau potable fraîche
  • Prévoir 3 litres d’eau/jour/salarié minimum, sous forme de bouteilles, bidons, fontaines…
  • Mettre à disposition des glacières ou distributeurs réfrigérés
  • Interdire toute coupure d’eau dans les locaux
5. Informer, alerter, former
  • Sensibiliser aux signes de déshydratation et coup de chaleur (maux de tête, nausées, vertiges)
  • Former aux gestes à adopter (s’hydrater, alerter, se mettre à l’ombre)
  • Mettre en place un protocole d’urgence : qui appeler, que faire, où conduire la personne

Retrouvez ci-dessous une infographie illustrant les 5 actions essentielles à mettre en place pour prévenir efficacement le risque chaleur en entreprise :

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Quels liens avec la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT) ?

Cette réforme ne se limite pas à une contrainte réglementaire de plus : elle s’inscrit dans une dynamique plus globale de promotion de la santé au travail et d’amélioration des conditions de travail. Elle entre pleinement en résonance avec les orientations du Plan Santé Travail 2021-2025, qui fait de la prévention des risques professionnels un levier clé pour renforcer la Qualité de Vie et des Conditions de Travail (QVCT).

Bien gérer les fortes chaleurs, c’est avant tout prévenir les arrêts de travail liés à la fatigue, aux malaises ou aux coups de chaleur. Cela permet également de réduire significativement le risque d’accidents, notamment dans les secteurs où la vigilance et la précision sont essentielles. Au-delà des enjeux de santé, les bonnes pratiques en matière de prévention favorisent un meilleur confort au poste, une concentration accrue, une productivité plus stable et, in fine, un meilleur climat de travail. Cela contribue aussi à renforcer l’image de l’entreprise, perçue comme un employeur responsable et attentif au bien-être de ses équipes. En somme, un salarié qui a chaud est un salarié à risque ; un salarié protégé, bien équipé et bien informé est un salarié mobilisé et engagé.

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Et le rôle de l’inspection du travail ?

Le décret renforce également les prérogatives de l’inspection du travail face aux épisodes de chaleur intense. Les inspecteurs peuvent désormais intervenir dès lors qu’un signalement est effectué par un salarié, un représentant du personnel, ou lorsqu’une alerte de vigilance orange ou rouge est émise par Météo France. Dans ce cadre, l’autorité administrative peut exiger la mise en place de mesures correctives dans un délai maximum de huit jours.

Si ces dernières ne sont pas appliquées ou si le danger est jugé grave et imminent pour la santé des travailleurs, l’inspection du travail a désormais la possibilité d’ordonner l’arrêt immédiat de l’activité, partiellement ou totalement, sur un site donné. Ce pouvoir d’intervention vise à garantir que les principes de prévention ne restent pas théoriques, mais soient bien suivis d’effets concrets sur le terrain.

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En conclusion

La nouvelle réglementation sur le risque chaleur, applicable dès juillet 2025, marque une avancée majeure pour la santé au travail. Elle rappelle que le confort thermique est un facteur essentiel de sécurité, de performance et de qualité de vie au travail. Au-delà de l’obligation légale, c’est une occasion pour les employeurs de renforcer leur démarche de prévention et de montrer leur engagement en faveur du bien-être de leurs équipes.

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Le cabinet TWO WAY peut vous accompagner dans cette transition, en vous aidant à évaluer les risques, adapter votre organisation, et mettre en place des actions concrètes. Se préparer dès maintenant, c’est protéger vos salariés et garantir la continuité de votre activité en toute sérénité